Homélie du 8 septembre 2018

Textes :

 

Frères et sœurs, aujourd’hui et même si certains sont encore en vacances, nous célébrons la rentrée de notre ensemble paroissial ! Venus d’Arnage et d’Allonnes, mais aussi de plus loin, nous sommes heureux d’accueillir le Père Paul Antoine-Drouin, vicaire général de notre diocèse et les 3 séminaristes de notre diocèse qui vivent aussi aujourd’hui leur journée de rentrée. Nous accueillons un certain nombre des enfants qui ont été baptisés dans l’année  et tous les enfants et jeunes qui veulent présenter à Dieu leur rentrée scolaire. Nous sommes heureux aussi d’avoir avec le groupe de la Joc qui vient de vivre un temps de révision de vie… Toc, toc, toc…

Qui êtes-vous ?

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Homélie du 26 aout 2018

Josué 24, 1-2a.15-17.18b
Psaume 33
Éphésiens 5, 21-32
Jean 6,60-69

Dans l’Évangile de ce jour l’on voit Jésus abandonné par la foule de ses disciples et, se retournant vers ses plus proches compagnons, les douze, leur demander : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répond : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. ».

Avec la lettre aux Éphésiens, dans un passage souvent proposé lors des mariages, Paul invite les femmes à être soumises à leurs maris. Ce qui aujourd’hui, et fort heureusement, n’est plus audible et fait même scandale. Mais en fait il s’exprime à partir de son contexte culturel et, ce qu’il faut d’abord entendre, c’est son insistance pour que les hommes aiment leurs femmes… « comme leur propre corps ». Autrement dit, dans la relation de couple, exclure toute violence mais, il est vrai, pas celle du rapport de domination entre hommes et femmes. Autre temps, autre mœurs. Mais néanmoins la ferme volonté de Paul d’éradiquer la violence masculine dans l’intimité du couple est évidente. Ceci dit dans ce passage l’essentiel n’est pas là car, nous dit Paul, « ce mystère si grand, je le dis en référence au Christ et à l’Église ». Ici l’Église (concrètement nos communautés, chacun et chacune d’entre nous comme baptisé) est affirmée être le corps du Christ est c’est à cette affirmation que vise tout ce développement qui ne concerne qu’accessoirement les couples. Au-delà d’un concept théologique de l’Église corps du Christ, il y a une affirmation à la fois éthique et mystique. Mystique d’abord car dans cette communauté nous sommes appelés à faire l’expérience personnelle de l’union au Christ. Éthique ensuite car par notre agir communautaire et personnelle nous donnons à voir le Christ ici et maintenant.

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Homélie du 19 aout 2018

Textes :

 Frères et sœurs, c’est aujourd’hui la quatrième étape de notre réflexion sur le 6ème chapitre de l’Évangile  de Jean.

Il y a trois semaines Jésus nous faisait comprendre que seul Dieu peut rassasier la faim des hommes.

Il y a quinze jours il nous invitait à mettre notre foi en Lui, vrai pain descendu du Ciel.

Dimanche dernier, à nous laisser instruire par Dieu et conduire à Lui, pain de vie éternelle.

Aujourd’hui devant l’incrédulité des juifs, il insiste : « ma chair est la vraie nourriture et mon sang la vraie boisson… »

De telles affirmations ont alimenté, au premier siècle de l’histoire de l’Église, l’idée que les chrétiens mangeaient de la chair humaine et buvaient du sang humain lors de leurs prétendues agapes fraternelles !

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Homélie du 15 aout 2018

Textes :

 Nous célébrons aujourd’hui la fête de l’Assomption.

Même si la promulgation du dogme de l’assomption est très récente (Pie XII en 1950), la dévotion au fait que, comme le dit une prière envoyée par le Pape Adrien 1er à l’empereur Charlemagne : « Marie n’a pas pu être humiliée par les liens de la mort, elle qui engendra de sa chair, ton Fils, Notre-Seigneur.» est très ancienne dans l’Église.

Comme on le voit, c’est une vieille histoire ! Et on pourrait passer deux heures à ne faire que citer des textes anciens, remontant au IVème  siècle, qui évoquent la foi des chrétiens en cette réalité.

Mais que signifie l’Assomption pour chacun d’entre nous ?

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Homélie du 12 aout 2018

Textes :

Frères et sœurs, voilà la troisième étape de notre réflexion sur le 6ème chapitre de l’Évangile  de Jean.

Il y a quinze jours Jésus nous faisait comprendre qu’il n’y a que de Dieu que nous pouvions attendre toute plénitude. Seul Dieu peut rassasier la vraie faim des hommes.

La semaine dernière, il nous invitait à mettre notre foi en lui : « l’œuvre de Dieu c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé… Vrai pain venu du Ciel qui donne la vie au monde. »

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Homélie du 5 aout 2018

Ex 16, 2-4.12-15
Ps 77
Ep 4,17.20-24
Jn 6, 24-35

 

En écoutant le peuple récriminer au désert, regrettant les marmites pleines de viandes et le pain à satiété du temps de l’esclavage, je me suis souvenu de mon grand-père remplissant à ras bord l’auge du cochon la veille de son sacrifice. La morale de cet homme était la morale de tous ceux et celles qui ont connu la faim, elle tient en une phrase : mourir oui mais mourir le ventre plein.

Dans la récrimination du peuple au désert il y a bien cela et ici Dieu ne leur fait aucun reproche, il leur donne de la viande et du pain. Le ventre a aussi ses droits ou plutôt quelle est la liberté du ventre vide ? Un mensonge comparable à l’obscène « le travail rend libre » à l’entrée des camps de concentration nazis…

Il semble devenu de mode, chez une minorité qui se pense élite ou avant-garde, à séparer l’humanité entre « viandards » et « éveillés ». Sans vouloir rentrer dans le débat très sérieux de la souffrance animale, il me semble clair que si nos ancêtres ont pu domestiquer des animaux aussi différents que les bovins et les loups, c’est que ces derniers sont opportunistes. Autrement dit les animaux avaient eux aussi un intérêt à cette domestication : une nourriture abondante avec un maximum de sécurité et un minimum de dépense d’énergie. Mais à l’époque de ce « contrat » les humains, et encore moins les animaux, ne pouvaient imaginer l’avènement de l’industrie agro-alimentaire. Ici en effet les données du « contrat » ont radicalement changé ; il ne s’agit plus de mourir le ventre plein mais bien de ne jamais vivre du tout puisque l’industrie ne considère que de la matière première. Alors oui, il y a bien scandale.

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Homélie du 29 juillet 2018

Textes :

 

Frères et sœurs, avec l’Evangile de ce jour, nous entrons dans le long discours sur le pain de Vie que constitue le chapitre 6 de l’Evangile de St Jean.

Il accompagnera nos messes dominicales pendant plus d’un mois… C’est dire l’importance que l’Eglise lui accorde pour nourrir notre foi et notre marche quotidienne avec Jésus.

Alors, commençons par le commencement !

Une grande foule suit Jésus parce qu’elle le voit faire des miracles. Elle pense trouver en lui une solution à ses problèmes… Belle aubaine pour un bonimenteur ou quelqu’un qui chercherait à se faire élire.

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Homélie du 15 juillet 2018

Textes :
Am 7,12-15
Ps 84
Ep 1,3-14
Mc 6,7-13

La vocation du prophète Amos n’est pas celle d’un professionnel, il n’a pas fait le choix d’un métier en vue de gagner sa vie. Sans doute qu’à son époque il y avait une sorte d’« institution » qui regroupait des prophètes de métier, bien souvent prophètes de pères en fils . Institution qui, ici, semble être en concurrence avec celle des prêtres qui exercent leur métier de père en fils dans des temples directement liés au pouvoir. Deux figures institutionnelles et sociales de l’ancien Israël en plein conflit. Mais le prophète Amos n’a pas de revendication autre que celle de son appel, d’un charisme qui vient directement de Dieu …s’il a été saisi par Dieu, alors qu’il était au cul des vaches (d’ailleurs plus probablement des ovins que des bovins), ce n’est pas en vue d’une amélioration de ses conditions de vie, ici pas d’ascenseur social…mais un pour le peuple, un « pour mon peuple », un service à temps et à contre temps et visiblement cela ne passe pas, cet homme dérange. Il est dangereux. Sa dangerosité tient sans doute à sa liberté qui est à l’image d’un Dieu qui vient saisir un pauvre berger et soigneur de sycomore alors qu’il y a des prophètes et des prêtres professionnels qui exercent leur métier de père en fils en bons artisans qu’ils sont. Dieu saisi et fait frissonner les trop chaudement endormi. La lave devenue froide est comme le sel devenu fade…

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Homélie du 8 juillet 2018

Textes :

Où sont les prophètes aujourd’hui et d’abord un prophète c’est quoi ? C’est quelqu’un qui dit, haut et fort ce qu’il entend d’un plus grand que lui…

C’est quelqu’un qui, saisit par plus grand que lui-même, (« l’esprit vint en moi et me fit tenir debout ») disait Ezéchiel, pose sur le monde et l’humanité un regard qui vient de plus loin que lui…

Malgré ses faiblesses, dont il est bien conscient, il s’autorise à proposer haut et clair, de la part de Dieu, des chemins de conversion et de remise en question à ses frères en humanité…

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Homélie du 1er juillet 2018

« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants…Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité ».

Ces affirmations du livre de la Sagesse correspondent-elles à notre expérience commune ? Même en écartant tout de suite que Dieu puisse être un mauvais génie, une sorte de démon qui se réjouit de la mort des vivants ; il n’en reste pas moins que la mort est l’expérience la plus commune. Aussi variée et singulière que soit l’histoire de chacun, il n’en reste pas moins que tous nous mourrons. La vie des individus à pour horizon la mort et point barre. Au fond c’est la conviction la plus répandue chez nos contemporains et cette conviction s’appuie sur une expérience tout à la fois universelle et unique. Universelle car tous les vivants meurent et unique car, même si on peut avoir plusieurs vies, on n’en meure pas moins qu’une seule fois. Alors sans doute que Dieu est peiné de la mort des vivants (comme le laisse entendre le livre de la Sagesse) mais pour autant peut-il être disculpé de la mort qui accable les vivants ? Ce procès de Dieu est bien connu, tentation facile et peut-être même nécessaire à ceux qui font l’expérience inéluctable de la perte d’un proche, d’un aimé, de la souffrance et de la maladie… D’ailleurs le Christ lui-même sur la croix : « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné » ; phrase qui n’en est pas vraiment une puisque cela n’est pas d’abord une question mais un cri, un cri de désespoir.

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