Ces images issues d’un monde encore en grande partie pastoral sont sans doute terriblement lointaines, étrangères à nos imaginaires contemporains.
De plus être comparé à des moutons, à un troupeau de moutons voilà qui tiendrait presque de l’injure et cela depuis quelques siècles, au moins depuis Panurge et ses fameux moutons. Enfin, pour qui est un lecteur même pas assidu de l’Ancien Testament, il est transparent que le « Bon pasteur » c’est le Roi, le bon roi selon le cœur de Dieu et l’attente des hommes, ses sujets. En nos temps républicains et démocratiques voilà qui n’est pas forcement de bon aloi.
Il est vrai qu’avec le retour du loup sur le territoire français, moutons et bergers font de nouveau l’actualité. Mais ici perce le double langage de nos sociétés qui se désolent, à grand bruit, de la disparition de la diversité du vivant, et, lorsqu’une espèce exterminée par l’activité humaine est de retour…panique à bord. Il est vrai que l’espèce en question est un prédateur de bonne taille mais bon, par exemple, les lions en Afrique c’est encore un peu plus costaud et là en France on est unanime pour leur sauvegarde.
Cela dit le cri des bergers contre le loup n’est pas un cri d’amour pour les moutons mais bien la revendication de la pérennité d’une activité économique.
Ici il y a comme une curieuse dissonance dans l’Évangile puisque le bon pasteur est celui qui connait ses brebis et qui donne sa vie pour elles.
Voir la suite → |