Homélie du 22 avril 2018

Ces images issues d’un monde encore en grande partie pastoral sont sans doute terriblement lointaines, étrangères à nos imaginaires contemporains.

De plus être comparé à des moutons, à un troupeau de moutons voilà qui tiendrait presque de l’injure et cela depuis quelques siècles, au moins depuis Panurge et ses fameux moutons. Enfin, pour qui est un lecteur même pas assidu de l’Ancien Testament, il est transparent que le « Bon pasteur » c’est le Roi, le bon roi selon le cœur de Dieu et l’attente des hommes, ses sujets. En nos temps républicains et démocratiques voilà qui n’est pas forcement de bon aloi.
Il est vrai qu’avec le retour du loup sur le territoire français, moutons et bergers font de nouveau l’actualité. Mais ici perce le double langage de nos sociétés qui se désolent, à grand bruit, de la disparition de la diversité du vivant, et, lorsqu’une espèce exterminée par l’activité humaine est de retour…panique à bord. Il est vrai que l’espèce en question est un prédateur de bonne taille mais bon, par exemple, les lions en Afrique c’est encore un peu plus costaud et là en France on est unanime pour leur sauvegarde.
Cela dit le cri des bergers contre le loup n’est pas un cri d’amour pour les moutons mais bien la revendication de la pérennité d’une activité économique.
Ici il y a comme une curieuse dissonance dans l’Évangile puisque le bon pasteur est celui qui connait ses brebis et qui donne sa vie pour elles.

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Homélie du 15 avril 2018

Textes :

En ce troisième dimanche de Pâques, nous sommes encore dans l’élan joyeux et vivifiant de la Résurrection…

Au-delà de la crainte et de la frayeur, exprimées par les disciples et bien compréhensible alors qu’ils pensent avoir affaire à un revenant… Il émane des textes que nous avons entendus une force de vie, de paix et de joie retrouvée.

Après un premier moment de recul et d’effroi devant celui qu’ils prennent pour un fantôme ou un esprit d’outre-tombe les apôtres sont conduits par Jésus lui-même à entrer dans l’intelligence des Ecritures à la lumière des évènements traumatisants qu’ils viennent de vivre.

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Homélie du 1 avril 2018

Chers amis, aujourd’hui est un grand jour…

Patrick-Marie, Marie-Lise, Noémie, Eliott, Léa, Emma, Diego, Yoann et Léana nous ont invités à la première de leurs communions !

Aujourd’hui, pour la première fois ils vont recevoir le corps de Jésus en nourriture !

Vous avez été baptisés, il y a une dizaine d’année environ, à la demande de vos parents. Ce jour-là, on ne vous a pas demandé votre avis.

Vos parents ont pensé, avec raison, que le baptême faisait partie des bonnes choses qu’ils vous imposaient pour vous permettre de grandir harmonieusement dans la vie…

Aujourd’hui, c’est à vous qu’il revient de vous engager ! Aujourd’hui, vous allez poser le premier grand acte responsable de votre vie chrétienne…

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Homélie du 31 mars 2018

Alléluia, le Christ est ressuscité ! Il était mort, il est vivant !

Frères et sœurs,

De la Mort à la Vie, de l’esclavage à la liberté, du néant à l’existence… Ce soir il n’est question que de “Passage”… Pas très étonnant d’ailleurs puisque nous savons bien que le mot Pâques signifie justement passage… Nos frères juifs sont eux aussi, depuis vendredi soir, en train de célébrer « Pessah » la Pâque du peuple hébreu…

«Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées» disait Isaïe… Eh bien ce soir, nous avons la preuve qu’Isaïe a menti ! Ou plutôt disons qu’il s’est trompé… Mais comment pouvait-il imaginer ? : En Jésus les chemins des hommes sont devenus les chemins de Dieu… !

Je voudrais m’adresser particulièrement à toi cher Alexandre. Toi qui vas renaître par le baptême en cette vigile pascale.

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Homélie du 30 mars 2018

« Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé » avons-nous entendu dans la lettre aux Hébreux ! Comment ne pas s’insurger devant une telle affirmation après le récit de la mort ignominieuse de Jésus sur la Croix que nous venons d’entendre ?… Les supplications de Jésus n’auraient-elles pas été entendues ? Quel est ce Dieu qui laisse mourir son Fils dans un silence assourdissant ? Où était Dieu le vendredi saint s’écrient les philosophes de la mort de Dieu ! Comment accorder foi à un Dieu qui se prétend “Dieu d’Amour” et qui laisse faire des choses pareilles sans sourciller ?

On a chanté et on chante encore parfois, dans nos églises, le Vendredi Saint, un chant de Michel Scouarnec et Jo Akepsimas : « On attendait ce jour-là que s’ouvre le ciel. Le ciel n’a pas répondu, la prière s’est perdue dans la nuit… » C’est très émouvant peut-être, mais ce n’est pas juste ! Ce n’est pas vrai, Dieu n’est pas resté silencieux.

Ceux qui se posent la question du silence de Dieu face à la souffrance du Christ ne posent pas un regard chrétien sur la réalité.

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Homélie du 25 mars 2018

Messe de la Passion :

Is 50, 4-7
Psaume 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a
Ph 2, 6-11
Mc 14, 1 – 15, 47

La Semaine Sainte 2018 qui s’ouvre aujourd’hui avec la célébration des Rameaux et la messe de la Passion que nous célébrons en ce moment prend pour moi une coloration très particulière… Tout d’abord, parce que qu’elle est la première que je vivrai au milieu de vous, avec vous et grâce à vous.

Bien sûr le message de l’Evangile est le même pour tous, à travers les siècles et à travers le monde, mais il prend la couleur du milieu et de l’époque dans lequel il est annoncé. Chaque fois, il resurgit dans son appel incessant à la nouveauté.

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Homélie du 11 mars 2018

Textes :

« Dieu est riche en miséricorde » nous dit Saint Paul… La miséricorde, c’est le trop plein du cœur de Dieu qui jaillit sur le monde.

L’amour que Dieu a pour nous est la source de notre vie tout court (Nous le savons, notre vie est dans la main de Dieu) mais cet amour que Dieu a pour nous est aussi la raison, le motif de notre vie chrétienne et donc son moteur

En effet, aimer, ce n’est pas obéir à un précepte. Si nous aimons pour obéir à la Loi nous sommes mal partis et notre amour n’atteindra jamais sa perfection ! Aimer, c’est laisser l’amour que Dieu a pour nous se transformer, en nous, en amour du prochain. C’est laisser cet amour rejaillir de notre cœur comme du trop-plein d’une cuve débordante…

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HOMELIE du 4 mars 2018

Textes :

Nous venons de réentendre les dix commandements… Ils ne sont plus très à la mode… A part peut-être les anciens, (Bonne fête aux grands-mères !) qui parmi nous serait encore capables de les réciter dans l’ordre ? Moi le premier !…

Et pourtant ! Comme le rappelait Mgr Lebrun dans son intervention conjointe avec le maire de Saint Etienne du Rouvray à la suite de l’assassinat du P. Hamel : « Dans l’histoire de l’humanité, les 10 commandements, dont la Bible raconte qu’ils ont été donnés par Dieu à Moïse, marquent une étape décisive pour la reconnaissance de la dignité humaine. Ne faudrait-il pas en faire à nouveau un socle pour notre vie commune, pour l’éducation, pour un véritable projet social ? »

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HOMELIE du 14 février 2018

Textes :

Ce soir nous sommes rassemblés pour entrer en Carême. Nous avons choisi de le faire ensemble pour ne pas oublier que, même si c’est une démarche qui demande à chacun de s’engager individuellement, c’est, ensemble, en communion les uns avec les autres, que nous voulons la vivre.

En fait, c’est quoi le Carême ? D’abord, le mot lui-même vient du latin “quadragesima”, qui veut dire quarante… et fait référence aux quarante années passées dans le désert par le peuple hébreu lors de son passage de l’esclavage en Egypte à la liberté et à la Terre Promise… Quarante années de marche et d’épreuves pour apprendre à cheminer ensemble sous le regard de Dieu qui nous veut libres…

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HOMELIE DU 11 février 2018

Textes :

 

“Impur, impur”, devait crier le lépreux pour écarter les gens de son passage et se maintenir lui-même à l’écart de la communauté. Telle était la Loi ancienne…

Evidemment il s’agissait d’une mesure de salubrité publique pour éviter la contagion… Mais le cœur de l’homme étant ce qu’il est, on eût vite fait de transformer cela en logique d’exclusion et de rejet. Allant jusqu’à interpréter la maladie comme une malédiction de Dieu…

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