HOMELIE DU 11 février 2018

Textes :

 

“Impur, impur”, devait crier le lépreux pour écarter les gens de son passage et se maintenir lui-même à l’écart de la communauté. Telle était la Loi ancienne…

Evidemment il s’agissait d’une mesure de salubrité publique pour éviter la contagion… Mais le cœur de l’homme étant ce qu’il est, on eût vite fait de transformer cela en logique d’exclusion et de rejet. Allant jusqu’à interpréter la maladie comme une malédiction de Dieu…

Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour retrouver cette attitude dans notre propre cœur et ce malgré les immenses progrès de la science… Rappelons-nous par exemple les premières réactions qu’ont provoquées la découverte du Sida et les attitudes de rejet et de stigmatisation qu’elle a engendrées parfois même jusque dans les rangs de nos communautés chrétiennes…

Jésus renverse la logique ! Son attitude nous appelle à la conversion ; au retournement de notre regard… Pour lui, la souffrance humaine n’est pas occasion de rejet, parfois si spontané chez nous devant ce qui nous dégoûte. C’est l’occasion au contraire, d’exprimer ce qu’il est en lui-même : Amour parfaitement désintéressé. Et le moyen qu’il a d’exprimer cet amour, c’est la compassion. « Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha (horreur !) et lui dit : Je le veux sois purifié.»

Nous connaissons tous la scène du “baiser au lépreux” de Saint François d’Assise qui lui permet de descendre de sa suffisance de jeune riche et insouciant et lui ouvre la porte de la relation fraternelle avec l’univers tout entier dont la beauté est pourtant défigurée par le mal et la souffrance…

Cette rencontre fut l’occasion pour lui, d’éprouver, au sens de vérifier, son amour pour le Christ présent dans les plus petits et les plus démunis…

La compassion, me disait un jour, un catéchiste de Tokombéré, c’est “voir la souffrance de l’autre, entrer dedans et la porter avec lui.’’

Ce 11 février, nous faisons mémoire du 160ème anniversaire des premières apparitions de Notre-Dame à Lourdes. Depuis longtemps, l’Eglise universelle a fait, du 11 février la journée mondiale des malades. C’est une très bonne occasion pour nous de vérifier notre rapport aux personnes atteintes dans leur intégrité physique.

Au moment où nous démarrons notre réflexion synodale et où nous nous posons la question de ce que peuvent devenir nos communautés paroissiales, il est bon et peut-être pouvons-nous y voir un signe de l’Esprit, de revenir à la source de la compassion…

Comment vivons-nous et témoignons-nous de la compassion en tant que communauté chrétienne ?

Au sein même de notre communauté chrétienne déjà bien sûr, mais aussi en direction de ceux au milieu desquels nous vivons et auxquels nous sommes envoyés…

C’est un sujet tellement important que nous avons décidé d’en faire l’objet de la prochaine rencontre d’Equipe d’Animation Pastorale de notre ensemble paroissial.

“Charité bien ordonnée commence par soi-même” dit-on facilement, même si le danger est de s’arrêter en chemin et donc sur nous-mêmes… En effet si la charité commence par nous-mêmes elle doit nous conduire à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de l’autre.

Nous ne cherchons pas notre intérêt personnel nous disait Saint Paul dans la deuxième lecture, mais celui de la multitude des hommes… Pour cela disait-il : « imitez-moi, comme moi j’imite le Christ ».

Alors je voudrais vous interpeller tous et chacun pour aider la réflexion de l’Equipe d’Animation Pastorale.

Bien sûr il se fait déjà beaucoup de choses dans ce domaine au sein de notre ensemble paroissial. Dans la discrétion de nos vies quotidiennes, les rencontres individuelles, les visites à domicile, ou dans le cadre de l’aumônerie de Charles Drouet. Dans les engagements au sein d’associations de soutien aux plus démunis d’ici ou d’ailleurs… Mais je crois que nous pouvons faire plus et mieux en portant cela ensemble dans un souci commun. En en faisant une démarche communautaire…

Je vous propose plusieurs pistes pour vous aider à aider l’Equipe d’Animation Pastorale. (Je les formule au singulier pour que chacun se sente concerné) :

  • Commence par prendre conscience que cette “affaire” n’est pas l’affaire du curé ou d’une équipe de spécialistes, mais bien l’affaire de l’ensemble de notre communauté et donc ton affaire à toi aussi, quel que soit ton âge, ta profession, ta plus ou moins grande disponibilité, tes compétences, voire même tes incompétences !
  • Aide-nous, très concrètement, à recenser les malades et les personnes isolées au sein de notre communauté. Tu peux écrire le nom et l’adresse des personnes auxquelles tu penses dans ton entourage qui aurait besoin de visites ou de tout autre besoin et les remettre à l’accueil de la paroisse ou même simplement les déposer dans la boîte à lettre.
  • Propose des actions concrètes que tu aimerais voir mises en place dans le cadre de notre ensemble paroissial en direction des malades et des personnes isolées ou dans le besoin.
  • Dis-nous les éventuelles disponibilités que tu pourrais avoir (en semaine ou le week-end) :
    • Pour faire des visites d’amitié et de proximité.
    • Pour participer à une équipe qui porterait régulièrement la communion aux malades.
    • Pour assurer le transport de personnes qui n’ont pas la possibilité de se déplacer pour venir à la messe ou aux temps forts de notre ensemble paroissial.

Françoise FAVENNEC et Nicole PINOT ont accepté de coordonner le travail de recensement de nos idées pour les transmettre à l’Equipe d’Animation Pastorale. Alors, n’hésite pas à les contacter

Merci d’avance à tous et à chacun.

Je m’arrête là, parce qu’aujourd’hui c’est aussi le lancement de la campagne 2018 du denier de l’Eglise.

Je passe la parole à propos à Claude CHAIGNEAU (Anne-Marie COLLET à Allonnes) pour vous dire un petit mot à propos. Je saisis l’occasion pour les remercier de leur engagement avec d’autres, au service de la comptabilité et de finances de nos deux communautés. Je voudrais aussi remercier du fond du cœur tous ceux d’entre vous qui participent généreusement à cette collecte indispensable à la vie de notre Eglise.