Homélie du 1 novembre 2021 (Michel)

Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 3, 1-3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12a)

« La joie et l’allégresse » Pape François 201 

La sainteté est un chemin de croissance

humaine et spirituelle, chemin de bonheur !

 Les béatitudes ! Ce chant, cet hymne au bonheur   heurte souvent car il semble légitimer les situations humaines malheureuses… pour connaitre le bonheur dans la vie éternelle

 Je reprends volontairement cette expression : « situations malheureuses ».

Tout l’Evangile nous montre combien Jésus prend à cœur les situations humaines   malheureuses, contraires au bonheur, à l’épanouissement. Il emprunte lui-même le chemin pour nous en libérer.

 Nous le savons, il y bien des causes de malheur :  la malchance, les accidents de la vie… les maladies… les catastrophes naturelles, ces malheurs dont l’homme n’est peut-être pas directement responsable. 

Mais il y aussi des évènements, des situations dramatiques résultant du comportement de l’homme

 Il y a donc deux aspects à tenir :  libérer ma propre personne de tout ce qui nuit à mon bonheur

et travailler à la libération de tout ce qui entrave le bonheur du  ou des frères .

Les Béatitudes explicitent ce que nous avons lu hier : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et tu aimeras ton prochain, comme toi-même »

 Ainsi Jésus vient se consacrer à cette oeuvre :   restaurer l’homme dans sa dignité, lui offrir cette libération, pas seulement pour un bien être physique, matériel, mais le  SALUT !  « Habiter » l’homme, l’humanité.

L’homme libre, c’est l’homme sauvé, l’homme ressuscité. C’est le Christ !

 Aujourd’hui nous célébrons la sainteté du Christ et l’Esprit de sainteté qu’il répand sur ceux qui lui ouvrent leur cœur.  Nous avons cet album de famille des saints à commencer par Marie, Joseph, les Apôtres et les premiers disciples … et tous ces saints que nous invoquons…  mais aussi ces proches qui ont illuminé notre vie et qui sont morts.

Et puisque nous sommes là ce matin, nous nous reconnaissons nous aussi à la suite des Apôtres, en chemin de Résurrection, habités de ce pouvoir de guérison qu’offre l’AMOUR

Toutefois, nous sommes comme le Christ et tous les saints, comme tous les hommes, face ou aux mains de ce pouvoir destructeur qu’est le mal : la violence, le mensonge, la malhonnêteté, l’injustice et même l’individualisme !  Soyons audacieux, mais demeurons humbles serviteurs !

Nous ne sommes pas hors du monde, mais au cœur du monde. Le Seigneur nous fait co-responsables de son œuvre et nous associent à ce travail  sanctification au nom de son Fils Jésus.

 Heureux ceux s’ouvrent au salut de Dieu – ceux qui se placent sur un vrai chemin de conversion…

Heureux ceux qui communient à la misère du frère,

Heureux ceux qui communient à la fragilité des êtres nés différents…

Heureux ceux se dépouillent pour revêtir la tenue de service,

ceux qui partagent les turpitudes de l’exclu, du paumé, du pécheur…

 Heureux ceux qui font des situations malheureuses des frères et sœurs, leur barométre de la fraternité.  Oui, nous sommes invités à lever les yeux vers les saints du passé, mais aussi, « les saints à notre porte ». comme le dit le Pape François

 Il nous faut lire et relire, l’encyclique « Fratelli tutti » et aussi son exhortation apostolique de 2018 « La joie et l’allégresse ». Cette exhortation est une méditation de ces béatitudes :

« Si quelqu’un d’entre vous se pose cette question :  comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ? »  la réponse est simple :  il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes.

A travers celles-ci ( les béatitudes) se dessine le visage du Maître que nous sommes appelés à révéler dans le quotidien de nos vies.

Dans un autre paragraphe, à la page précédente, le Pape dit :

Dans l’épaisse forêt de préceptes et de prescriptions, Jésus ouvre une brèche qui permet de distinguer deux visages : celui du Père et celui du frère.

Car dans le frère se trouve présente l’image même de Dieu.

 « Le mot heureux ou bienheureux devient synonyme de « saint », parce qu’il exprime le fait que la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole atteint, dans le don de soi, le vrai bonheur ».

Lecture du §14 de « La joie et l’allégresse ».

« Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse come le Christ l’a fait avec l’Eglise. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels. »

Saints et saintes de Dieu, priez pour nous !

 

                                                                                             Michel Dubois