Solennité du saint Sacrement du corps et du sang de Jésus Christ. (année B)

Dimanche 6 juin 2021.
1ere lecture : Exode 24, 3-8
Psaume 115 (116b)
2eme lecture : Hébreux 9, 11-15
Evangile : Marc 14, 12-16. 22-26.

La page d’évangile nous fait le récit de l’institution de l’Eucharistie, de la 1ere messe, lors du dernier repas de Jésus avec ses disciples.

Pour cela les disciples suivent les consignes de Jésus pour les préparatifs de ce repas.

De la même manière, et nous les en remercions, nombre d’entre nous en disciples de Jésus participent aux préparatifs qui nous permettent de nous rassembler chaque dimanche pour célébrer la messe : chants, musique, fleurs, entretien de l’église, des linges d’autel, etc.

 

Aujourd’hui l’Eglise nous donne de fêter d’une manière particulière l’Eucharistie, c’est la fête de la messe, la fête du saint Sacrement du corps et du sang de Jésus Christ.

Autrefois en France, on l’appelait la fête-Dieu. Et peut-être que certains se souviennent des processions avec la présence réelle de Jésus dans le pain consacré déposé dans l’ostensoir sur de beaux tapis de fleurs. Certaines communautés et paroisses le font encore.

Et dans notre paroisse, chaque jeudi, nous prenons un temps de prière devant Jésus dans l’ostensoir, pour l’adorer.

 

L’Eglise a institué cette fête pour que les fidèles approfondissent le mystère de la présence réelle de Jésus dans le pain et le vin consacrés à la messe.

• Le Pape Benoît XVI, après un synode sur l’Eucharistie, a publié un livre (exhortation apostolique post-synodale “sacramentum caritatis”) pour parler de l’Eucharistie. Le titre de ce livre est “le sacrement de l’amour”. Le Pape reprend ici une expression de saint Thomas d’Aquin (grand théologien dominicain du 13e siècle), pour dire que le sacrement de l’Eucharistie est le sacrement de l’amour. C’est un grand mystère à croire, célébrer et vivre.

• Quelques siècles plus tard, les évêque du monde entier réunis pour le concile Vatican II (milieu du 20e siècle) parlent de l’Eucharistie comme la source et le sommet de toute vie chrétienne, la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Eglise.

• On avance encore dans le temps et on arrive à notre synode. Mgr Le Saux parle dans ses orientations synodale de la centralité de l’Eucharistie qui fait notre unité.

• Centralité comme ce vers quoi tout culmine, comme le sommet qui nous rassemble et fait notre unité.

• Centralité de laquelle tout découle, comme la source qui féconde notre vie.

Que nous disent les textes de la Parole de Dieu aujourd’hui pour nous aider à mieux pénétrer ce mystère, à mieux vivre du sacrement de l’Eucharistie ?

• La Parole de Dieu nous invite à “mettre en pratique toutes les paroles que le Seigneur a dites” (1e lecture)

• à offrir le sacrifice de notre vie. C’est-à-dire, littéralement le sens de sacrifice, à “faire sacré”, à faire de notre vie une vie sacrée. Pensons au poète contemporain Patrice de la Tour du Pin qui dit que “tout homme est une histoire sacrée”.

• À “rendre grâce” (psaume). Eucharistie veut dire en grec “action de grâce”.

• rendre grâce pour l’Alliance avec Dieu enracinée dans l’histoire d’alliance de Dieu avec le peuple hébreu qu’il a libéré de l’esclavage en Egypte.

• Alliance aujourd’hui accomplie en Jésus Christ, “médiateur d’une Alliance nouvelle” (2e lecture).

• c’est-à-dire que Jésus veut que “tout homme soit sauvé” (saint Paul à Timothée 2, 4), que tout homme soit libéré du poids du péché, c’est-à-dire de ce qui nous coupe de la relation d’amour avec Dieu, avec nous-même, avec notre prochain, avec la création.

Alors comment mettre en pratique le sacrement de l’amour dans nos vies ?

Quel grand mystère n’est-ce pas ?

• À chaque messe, quand aussitôt après avoir élevé le pain et le vin consacrés, devenus corps et sang de Jésus, le prêtre dit : “il est grand le mystère de la foi !”

Oui il est si grand ce mystère, et nous avons à en vivre.

• Benoît XVI, dans son livre le “sacrement de l’amour”, nous dit que “c’est le don que Jésus Christ nous fait de lui-même pour nous révéler l’amour infini de Dieu pour tous les hommes”.

• Il agit pour nous de faire de notre vie un DON, de vivre d’amour.

• St Bernard, un autre grand saint, moine cistercien du 12e siècle, nous dit que “la mesure aimer Dieu est de l’aimer sans mesure”.

• St Jean dans son Evangile, nous rapporte les paroles de Jésus lorsqu’il confie à ses apôtres le double commandement de l’amour (aimer Dieu, aimer son prochain) : “il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime” (Jn 15, 13).

Nous avons aujourd’hui à recevoir dans l’Eucharistie le don de la vie en nous nourrissant de la Parole de Dieu et du pain de vie (le “pain des anges”, le “pain de la route” a-t-on entendu dans la séquence avant l’Évangile), pour à notre tour donner notre vie.

Rappelons-nous que lors de son dernier repas, Jésus donne le sacrement de l’Eucharistie mais aussi le signe du lavement des pieds en nous commandant de faire de même.

• Donner notre vie c’est faire de notre vie une vie de serviteur. En nous abaissant devant notre frère, notre sœur, pour que lui/elle grandisse.

• Belle image en ce jour où nous partageons nos semis avec l’action du CCFD (Comité Contre la Faim et pour le Développement). Pour que le grain de blé germe et porte du fruit, il faut qu’il tombe en terre et meurt.

• Mémoire aussi aujourd’hui de tous ces soldats qui ont donné leurs vies dans le débarquement du 6 juin 1944, pour la libération de la France, pour la fin de la guerre, pour la paix.

Demandons au Seigneur dans cette Eucharistie, ce sacrement de l’amour, d’être nous aussi dans chacune de nos vies, des sacrements de l’amour, des signes de l’amour de Dieu pour tous.