Homélie du 7 aout 2022 (Michel)

https://www.aelf.org/2022-08-07/romain/messe
Lecture du livre de la Sagesse (Sg 18, 6-9)

« En même temps que tu frappais nos adversaires,

tu nous appelais à la gloire »

Lecture de la lettre aux Hébreux (He 11, 1-2.8-19)
« Abraham attendait la ville dont le Seigneur lui-même est
le bâtisseur et l’architecte »

 

Frères, la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc  (Lc 12, 32-48)
« Vous aussi, tenez-vous prêts »

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.

Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? » Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : ‘Mon maître tarde à venir’, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre.

À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

 

Le maître mot, ici, est celui de service : « Dieu nous fait l’honneur de nous prendre à son service, de faire de nous ses collaborateurs ».

Il est de notre responsabilité de « servir » l’avènement du règne de Dieu !

La prière du Notre Père prend ici un relief singulier : « Que ton règne vienne ! » Il viendra d’autant plus vite que nous y croirons et nous y engagerons.
Arrivés là, il nous est bon de relire Saint Paul dans la lettre aux Thessaloniciens : « Vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour… Alors ne restons pas endormis… » (1 Thes 5,5).

Dieu respecte trop la liberté des hommes pour les faire entrer de force dans son royaume, il ne le réalisera pas sans nous ; mais, pour notre plus grande fierté, il nous propose de prendre notre part à son projet de « sauver » l’humanité – servir .

Tout effort même modeste de notre part vers un peu plus d’amour et de paix contribue modestement, peut-être, mais efficacement, à la venue de ce Jour. Mystérieusement, nous collaborons à la venue du Jour de Dieu.

Nous savons évaluer le QI d’un enfant !

Mais nul ne sait évaluer le QA – coef amoureux !

Pourtant c’est cela l’essentiel !

N’est-ce pas notre foi qui nous stimule et nous fait grandir en charité.

 

Relisons St Paul : « la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.

C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses, que nos  pères  sont tous morts ; mais ils l’avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c’est montrer clairement qu’on est à la recherche d’une patrie »

Cf Bernard Sesboue, théologien décédé il y a peu, écrivait dans son livre « Croire » ou la théologie au XXè siècle et l’avenir de la foi. «  L’avenir de la foi chrétienne est un grand défi pour l’avenir de l’humanité. Un défi qui n’a jamais été aussi radical et dont l’enjeu n’a jamais été aussi grave, pour la simple raison que le degré de liberté et de responsabilité grandit avec les progrès de sa conscience et la multiplication de ses possibilités. Les hommes d’aujourd’hui ne sont ni plus ni moins mauvais que leurs prédécesseurs, mais ils ont à leur disposition infiniment plus de moyens que ceux-ci pour le bien ou pour le mal. Espérons que la modernité atteindra bientôt l’âge de la sagesse et sera capable, elle aussi, de se convertir ».

Pour terminer,   revenons sur l’une des phrases de Jésus dans cet évangile : « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. » N’est-ce pas ce qui se passe déjà pour nous, chaque dimanche à la messe ? Le Seigneur nous invite à sa table et c’est lui qui nous nourrit. Ainsi nous refaisons nos forces pour continuer de servir.