Homélie du 20 mars 2022 (Michel)

Lecture du livre de l’Exode (Ex 3, 1-8a.10.13-15)

« Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis »

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 10, 1-6.10-12)

« La vie de Moïse avec le peuple au désert, l’Écriture l’a racontée pour nous avertir »

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 1-9)

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même »

A la fin de la proclamation de cette page d’Evangile, nous avons dit

«  Acclamons la Parole de Dieu ». Et nous avons répondu : « Louange à Toi, Seigneur, Jésus ». De fait, nous pouvons  considérer cette Parole comme actuelle,  cette Parole au présent :  Je suis – le Dieu de vos pères… Je suis le Seigneur ton Dieu. Le Dieu d’Abraham, le Dieu de Moïse, le Dieu révélé qui a pris corps en Jésus, son fils.

Nous connaissons l’origine de Moïse, hébreux de naissance, élevé à la cour du Pharaon. Se sachant Hébreux, il a tué un Egyptien qui maltraitait un Hébreux. Il a fui l’Egypte, fondé une famille, et nous le retrouvons à la tête d’un troupeau en terre de Madiane. C’est lui Moïse, ce meurtrier que le Seigneur appelle. Retourne en Egypte. J’ai besoin de toi pour libérer tes frères de l’esclavage. Nous comprenons pourquoi Dieu a fait naître du milieu de nous son Fils, notre Sauveur.

Nous avons entendu le récit de la révélation : ce feu qui ne se consume pas.

Le buisson brulait sans se consumer. Quelle signification donner ?

Le feu de la purification ? Le feu qui réchauffe, le feu qui détruit et réduit en cendres.

Est-il le symbole du mal qui ravage le monde et l’homme de génération en génération ?

Mais non, ici   il s’agit du lieu de la REVELATION.  D’un lieu sacré .

Retire tes sandales , car le lieu où tu te tiens est une terre sainte !

 

La terre sainte, c’est le lieu où Dieu se tient.  Le FEU et DIEU. Dieu purifie l’humanité car il est à l’origine de la vie comme nous le rappelle le récit de la création.

 

Moïse discute, il voudrait se cacher… Au nom de qui…  au non de quoi ? ??

Aller chez mon adversaire ?  La peur de l’adversaire est plus forte que son désir de libérer son peuple. Ce n’est pas propre à Moïse…

 

Moïse lui qui a été sauvé de la méchanceté des Egyptiens, ne se croit pas appelé à une MISSION… Il mène une vie cachée … alors que son cœur est sans doute traversé par le sentiment de culpabilité.

 

Qui es-tu ?   JE SUIS  –   LE  SEIGNEUR  –  Je suis le Dieu de ton Père

Tu leur diras :  JE SUIS !  Le Seigneur ton Dieu.

Perpétuel PRESENT de DIEU…  alors que moi, je suis l’homme d’un temps.

L’homme que je suis ne doit jamais oublier qu’il a reçu la vie sur cette terre pour un temps limité.

Alors comment vivre ?  Tant de sollicitations peuvent détourner mon regard, mon être,  du buisson ardent  et du même coup,  ne pas entendre le Seigneur qui se révèle et fait de moi un nouveau Moïse ! Non, c’est Jésus, le Christ, le nouveau Moïse . Il s’agit pour nous de le laisser nous habiter de son Esprit Saint,  feu de Pentecôte pour être en capacité de servir son œuvre de libération aujourd’hui.

Dieu n’agit pas au gré de ses humeurs à la manière des hommes : donner la vie, donner la mort.

Dieu ne réduit pas ses créatures à un tas de cendres.

Mais l’homme peut se consumer comme un feu de paille. Sa vie, ses œuvres peuvent être superficielles,  destructrices ou aliénantes

Ou pour prendre une image familière : « Qui joue avec le feu, risque de se brûler  ou de détruire ».

L’homme est libre de fuir la vérité comme Moïse après son meurtre , et en conséquence ne pas ETRE,    libre.

 

Dieu a le temps. Dieu nous laisse le temps comme nous le rappelle la parabole du figuier.

Mais rappelons-nous que le temps sur cette terre nous est compté.

Ce Carême est une belle catéchèse qui nous donne de revisiter l’histoire du peuple de Dieu, notre peuple et célébrer la PRESENCE de Dieu, par Jésus son Fils dans l’Esprit-Saint

Le mercredi d’entrer en Carême, nous avons reçu les cendres : «  Convertis-toi et crois à la Bonne Nouvelle »

Et chaque semaine de Carême,  nous suivons le Christ qui nous ouvre à sa Parole, à sa personne divine et nous prépare à vivre sa Pâque et  notre Pâque.

Nous allons le suivre le jeudi saint, lui qui préside la table des hommes et que nous célébrons dans l’Eucharistie ; le vendredi saint, en faisant mémoire de sa Passion jusqu’à la croix et la tombe ; le samedi du grand silence, le temps de l’attente,   qui va nous conduire le soir à allumer le feu pascal, symbole de la création que nous sommes appelés à considérer : cette terre que tu foules est sainte   comme ses créatures. Et nous allons célébrer la Résurrection.

Le souffle du Dieu de vie ravive le feu que l’on pensait éteint à jamais : son Fils est relever de la mort :  Il est notre buisson ardent !

JE SUIS, le Seigneur ton Dieu !