Homélie du 19 novembre 2023 (Michel)

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Homélie Allonnes  19 nov 2023

Lecture du livre des Proverbes (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)

« Ses mains travaillent volontiers »

 

Psaume (Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5)

                    R/ Heureux qui craint le Seigneur !

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
                                                                                                                     1 Th 5, 1-6)
           « Que le jour du Seigneur ne vous surprenne pas comme un voleur »

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu  (Mt 25, 14-30)
            « Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup »

 

Nous remarquons que cette parabole s’adresse aux disciples

On pourrait penser que Jésus leur propose de devenir de bons banquiers, même de bons capitalistes !  comme les deux premiers serviteurs de la parabole

Le troisieme étant peureux, cache le seul talent  qu’il a reçu  et attend le retour du maître.

Son problème est que, dans la vie, on ne peut pas attendre que ca passe, sans rien faire.

 

Que représentent ces talents ? Ils représentent les capacités que chaque personne a en elle.

Ces talents ne seraient-ils pas l’Esprit Saint que Dieu donne à ses disciples. L’Esprit ne se divise pas. On ne reçoit pas plus ou moins d’Esprit Saint. Chacun reçoit la même grâce baptismale. Mais chaque personne est différente. Nous n’avons pas  les mêmes compétences, la même culture.. C’est la diversité et la richesse de l’humanité.

l’Esprit Saint vient susciter, déployer en chacun de nous des charismes propres en fonction de ce que nous sommes. Parce que notre histoire n’est pas écrite d’avance.

 

Jésus, au matin de sa Résurrection, souffle sur ses disciples en disant : « Recevez l’Esprit-Saint » (Jn 20,23) ; et le jour de son Ascension, il leur dit : « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

Alors que nous pourrions crier à l’injustice en voyant que Dieu ne donne pas à chacun les mêmes talents. Mais nous nous recevons tous le même Esprit qui donne à chacun, de faire grandir en toute liberté ses charismes, ses capacités, y compris sa manière d’aimer et de se donner.

Il n’y a pas de conditions idéales pour aimer et se donner.

Mais il peut y avoir des conditions qui emprisonnent et font obstacle à l’amour et au don

 

Les deux premiers serviteurs reçoivent leurs talents avec joie et mettent toute leur énergie à les faire fructifier. Au retour du maître, ils lui remettent les talents et leurs intérêts. Ils ne gardent rien pour eux. A l’image du maître, ils entrent dans la joie du don. Ils se donnent à leur tour tout entiers.

Mais nous comprenons aussi  l’attitude du troisième serviteur. Il projette sur son maître ses propres peurs, l’image d’un père dur, intraitable, qui ne lâche rien.  Une partie de lui-même est solidement verrouillée. Il est incapable de s’éveiller à la gratuité de l’amour, et encore moins de s’y abandonner.

Il est dans le « donnant-donnant » : « le voici, tu as ton bien. »

On pourrait reprendre une expression courante  : « Réussir dans la vie » !

Ce n’est pas posséder toujours plus… C’est développer ce qu’il y a en nous.

Nous ouvrir toujours davantage à Dieu, au Christ, aux autres et ainsi grandir.

Etre de plus en plus libres dans notre tête, dans notre cœur  en étant de moins en moins prisonniers ou paralysés par la peur, la paresse ou le gout du paraitre et de l’avoir.

Réussir dans la vie, c’est grandir , et faire grandir…

Contribuonsau bien commun avec toutes nos capacités

Soyons comme la femme du livre des Proverbes

« Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles ! Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange »!                                                    

Formons une Eglise à l’image de cette femme : l’Eglise du Christ !