Homélie du 17 septembre 2023 (Michel)

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Homélie du 17 sept 2023

Lecture du livre de Ben Sira le Sage (Si 27, 30 – 28, 7)

« Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis »

 

Psaume (Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12)

R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 14, 7-9)

« Si nous vivons, si nous mourons, c’est pour le Seigneur »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu  (Mt 18, 21-35)
« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois »

« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »

« Je ne te dis pas sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

En écho à ce dialogue entre Pierre et Jésus , et puisque nous avons la chance d’avoir sur nos feuillets les textes de ce jour, prenons quelques instant personnels pour parcourir le texte de Ben Sira le Sage …

Jésus disait dans l’Evangile de dimanche dernier : » Ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans les cieux, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans les cieux ».

Qui à vrai dire n’a pas une dette envers quelqu’un ?

Qui parmi nous n’a pas bénéficié de la générosité de quelqu’un, de son pardon ?

N’y a-t-il pas parmi nous des témoins du pardon de Dieu : cette expérience au plus profond de son être, d’avoir été « repêché » par Dieu et par d’autres ?

Qui parmi nous n’a pas au plus profond de son cœur, un ressentiment à l’égard de quelqu’un – qui peut aller jusqu’au mépris. N’est-ce pas une dette qui va grossir au fil du temps tant que n’aurons pas fait une démarche de pardon, et de réconciliation.

Nous ne sommes pas maître du pardon de l’autre

Mais nous sommes maître de la démarche de demande de pardon

et maître d’accorder notre pardon…

 

Clairement, Jésus évangélise Pierre…  Celui-ci est dans une relation calculée

Jésus est dans une relation d’amour.

Trois fois Pierre reniera Jésus. Trois fois Jésus lui demandera : Pierre m’aimes-tu ?

Pierre comprendra que Jésus l’aime avec ses péchés, et c’est un comble ! Jésus par lui va confier à l’Eglise les clés  pour lier et délier :  unir – réunir – libérer – guérir  par amour des hommes et des femmes

C’est un véritable ministère lié à notre baptême :  c’est le même acte :  « Je te baptise au nom de Père, du Fils et du Saint Esprit, et « je te pardonne tous tes péchés, au nom du Père, du Fils et du Sain Esprit ».

 

Au baptême nous sommes revêtu à jamais  de la robe des invités à la table de  COMMUNION du Seigneur pour nous  habiter de sa Parole  de Vie de manière à demeurer vivants  dans un monde rongé  par les condamnations, les exclusions, le péché , la mort.

Ainsi, nous pouvons comprendre que ce qui relève de la mission de chacune et de chacun individuellement est vrai aussi pour l’Eglise. Nous savons que la miséricorde n’est pas la porte ouverte au laxisme. C’est le mode d’éducation qui tient à la fois de la vérité et de l’apprentissage à la responsabilité.

C’est la pédagogie de Jésus : je te pardonne…. Si tu crois que Celui qui te pardonne est aussi celui qui s’engage à t’accompagner pour que tu te libères de ce péché..

« Vas ne pèche plus » dit Jésus.  « Ce sera pire encore ».

« Vas, mais suis-moi » , comme l’aveugle guéri.

La mission de l’Eglise est assurément d’être la demeure de Dieu ; la Maison du vivre ensemble, en capacité de composer avec les conflits, les désaccords…

Rêve, utopie ?

L’Eglise est parmi d’autres forces vives qui servent la paix, la réconciliation, le pardon…

L’Eglise se doit de travailler à la diplomatie entre les nations… y compris d’éclairer la politique…

L’Eglise se doit de proposer des lieux de  conciliation et de ré-conciliation,

y compris au service des couples pour conseiller, accompagner, former…

Notre prière n’est pas vaine.

Invoquons l’Esprit-Saint, prions pour l’unité, la paix

Invoquons l’Esprit-Saint, qu’il nous donne de ne pas être source de divisions…

de ne pas être intransigeant, mais conciliant.