Chers amis, aujourd’hui est un grand jour…
Patrick-Marie, Marie-Lise, Noémie, Eliott, Léa, Emma, Diego, Yoann et Léana nous ont invités à la première de leurs communions !
Aujourd’hui, pour la première fois ils vont recevoir le corps de Jésus en nourriture !
Vous avez été baptisés, il y a une dizaine d’année environ, à la demande de vos parents. Ce jour-là, on ne vous a pas demandé votre avis.
Vos parents ont pensé, avec raison, que le baptême faisait partie des bonnes choses qu’ils vous imposaient pour vous permettre de grandir harmonieusement dans la vie…
Aujourd’hui, c’est à vous qu’il revient de vous engager ! Aujourd’hui, vous allez poser le premier grand acte responsable de votre vie chrétienne…
Quand je vais vous présenter le petit morceau de pain, sur lequel nous aurons prié ensemble, en vous disant que c’est le Corps du Christ, vous allez me répondre : « Amen », ce qui pourrait se traduire par : « C’est vrai ! C’est solide ! Je crois ! »
Ceux parmi nous qui ne sont pas chrétiens pourront se demander si nous ne sommes pas un peu tombés sur la tête… Comment un petit morceau de pain peut-il être le corps de Jésus ?…
Et pourtant, le pain et le vin, fruits du travail des hommes, que les enfants auront apportés à l’autel, seront devenus entretemps, par notre prière commune à l’Esprit-Saint et par l’imposition de mes mains de prêtre, le Corps et le Sang du Christ livré en nourriture pour notre vie…
On a souvent l’habitude de présenter l’eucharistie comme le pain consacré c’est-à-dire du pain qui devient le Corps de Jésus. Ce n’est pas faux. Mais, à mon avis, en faisant cela on présente le merveilleux sacrement de l’Eucharistie à l’envers. L’Eucharistie ce n’est pas tant du pain qui devient Jésus que Jésus qui se fait notre pain et ce, pour être consommé et donner la vie au monde.
En nous laissant ce geste du pain et du vin partagés, lors du repas qu’il prenait avec ses disciples à la veille de sa mort, Jésus nous a invités à faire de même : “Faites ceci en mémoire de moi.”
Le “ceci” auquel Jésus nous invite, c’est “devenir le pain de nos frères, en mémoire de Jésus.”
Concrètement, ça veut dire quoi ?
Eh bien, prenons un exemple concret.
Nous sommes tous admiratifs et édifiés par le geste magnifique du lieutenant-colonel Beltrame qui, la semaine passée a offert sa vie en échange de celle d’une otage !
Il a pris le risque d’exposer sa vie pour protéger celle d’une inconnue… Ce n’était pas du flan ou de l’esbroufe ! La preuve c’est qu’il a finalement perdu sa vie en en sauvant une autre… « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne », nous dit Jésus…
Arnaud Beltrame a pris au sérieux ces paroles et les a mises en pratique… parce qu’il croyait en Jésus.
Disciple de Jésus comme la plupart d’entre nous, il connaissait cette parole de Jésus : « Celui qui veut sauver sa vie la perd ; mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauve.»
Il avait foi en ce Jésus mort et ressuscité que nous célébrons en ce jour de Pâques. C’est pourquoi il n’a pas hésité !
Et même si le vibrant hommage que lui a rendu le Président de la République a soigneusement évité de faire référence aux racines chrétiennes de son acte, nous les connaissons grâce à son épouse, Marielle, qui les a clairement évoquées.
Prenons au sérieux cet exemple lumineux. Ne laissons pas s’éteindre la flamme qu’il a allumée…
Nous sommes entrés depuis quelques temps dans ce que le Pape François appelle “la guerre mondiale en morceaux.” Nous voyons bien comment l’obscurantisme violent cherche à terroriser le monde…
Alors, nous chrétiens, allons-nous rester indifférents ?
Allons-nous laisser les fous s’emparer du nom de Dieu pour semer la mort et la destruction et jeter le discrédit sur toutes formes de religion ?
Allons-nous continuer longtemps à laisser Satan, le prince des ténèbres, prendre le contrôle de la situation ?
Allons-nous continuer à nous contenter de venir à l’église une ou deux fois par an, lors des communions familiales ou des sépultures de nos amis ?
Allons-nous continuer à nous trouver des excuses en prétendant que l’essentiel c’est de ne pas faire de mal à son prochain et en vivant notre relation à Dieu au ralenti laissant le champ libre à tous les forcenés de la terre…?
Nous trouvons bien le temps pour faire du sport, des loisirs, des vacances et prendre soin de notre santé… Pourquoi sommes-nous si frileux quand il s’agit de la santé de notre âme ?
J’entends parfois de grands-parents me dire : « Vous savez nous n’avons pas pu venir à la messe parce que nous avions les enfants à la maison et comme ils ne sont pas pratiquants, nous n’avons pas voulu les déranger… » C’est bien beau, mais, entre nous, n’est-ce pas un peu le monde à l’envers ?
C’est bien d’avoir répondu à l’invitation de ces jeunes qui nous ont invités à leur 1ère communion, mais notre réponse va-t-elle se contenter de partager un bon repas avec eux et après bye-bye jusqu’à la profession de foi ou au mariage ? Ou bien saurons-nous nous laisser interpeller par leur démarche pour vérifier la nôtre et l’approfondir… ?
Si nous continuons à vivre à la surface de nous-mêmes, il ne faut pas nous étonner de voir se développer les fondamentalismes.
C’est facile de dénoncer “les imams de haine et de mort” qui profitent de la faiblesse des jeunes pour les recruter sur les réseaux sociaux… Nous adultes d’aujourd’hui, que faisons-nous pour donner des raisons de vivre aux enfants qui dépassent un peu les seules satisfactions matérielles ?
« Frères, nous disait Saint Paul tout à l’heure, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.»
N’ayons pas peur de mourir à nous-mêmes pour ressusciter avec le Christ !
Oui, nous le croyons : « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, Alléluia ! »