Mot de Grégoire
A la Fin de l’ordination,
Frères et Sœurs, chers amis.
Permettez-moi de vous saluer tous de la sorte, non par négligence ni par souci de n’oublier personne, mais parce que je suis convaincu au plus profond de moi-même que c’est le plus beau titre que je puisse accorder à chacun d’entre vous.
En effet, qui que vous soyez et quelles que soient votre fonction ou vos convictions, membres des corps constitués, représentants des autres communautés chrétiennes ou d’autres confessions religieuses, croyants ou non, c’est comme tels, frères et amis, que le Christ m’envoie vers vous et vous envoie vers moi.
Je voudrais, par-là m’inscrire, avec une grande conscience de mes limites, dans la ligne de Saint Charles de Foucauld, et du vénérable Baba Simon qui nous invitent à « regarder Dieu et chacun et chacune d’entre ceux qui nous entourent comme Jésus les regarde.»
Merci à vous d’être venus si nombreux.
Merci tout d’abord au nonce apostolique et aux archevêques de Rouen et de Douala. Je vous ai choisi comme consécrateurs pour marquer mon attachement à l’Église locale, à l’Eglise universelle et au successeur de Pierre.
Un merci tout particulier au Père Georges Gilson qui aurait tant voulu être des nôtres aujourd’hui. C’est lui qui a fait de moi le diacre et le prêtre de Jésus que je suis. Merci au P. Yves Le Saux, empêché au dernier moment d’être des nôtres. Il a été si proche et si fraternel dans les moments difficiles que j’ai vécus il y a quelques années. Merci au P. Jean-Pierre Vuillemin qui m’a renouvelé sa confiance en arrivant comme évêque au Mans.
Merci à vous tous, mes très chers frères dans le sacrement de l’Ordre : évêques, prêtres et diacres, venus parfois de très loin. Que Dieu bénisse vos pas sur le chemin du retour.
Merci à vous frères et sœurs de la Manche et tout particulièrement vous communautés chrétiennes du diocèse de Coutances et Avranches qui accueillez aujourd’hui votre nouvel évêque. Puissiez-vous me soutenir tout au long du chemin.
Marchant au milieu de vous, à l’école du Ressuscité, je vais me mettre du mieux possible à votre service, avec les prêtres et diacres du diocèse que je salue aussi très fraternellement et pour lesquels je vous demande l’appui quotidien de votre prière en ces temps difficiles. Merci à vous les Consacrées et les Religieux et Religieuses contemplatifs ou engagés dans la vie apostolique.
Merci à vous frères et sœurs très chers du diocèse du Mans, venus si nombreux, accompagner le sarthois que je suis. Il y a 105 ans, un fils de la Manche était envoyé comme évêque au Mans, il y est resté 39 ans ! Rassurez-vous, les Manchots, pour moi ce sera moins long…
Aux amis du Mans je voudrais ajouter ceux du Congo, du Bénin, du Rwanda et de Haïti et bien sûr ceux de Paderborn : Wir sind zusammen in der ewigen Bruderlichkeit ! Et vous mes frères de Corée : Gippoum mantse, « Vive la joie quand même, vive la joie toujours ! »
Un merci tout particulier à vous, frères et sœurs très chers du diocèse de Maroua-Mokolo. Je sais que beaucoup suivent en direct cette cérémonie depuis le Cameroun, grâce à la magie des réseaux sociaux.
Vous êtes dignement représentés ici par Mgr Bruno Ateba, votre évêque que je salue fraternellement. Il est accompagné de l’évêque de Yagoua et de celui de Mbalmayo et d’une forte délégation de prêtres actuellement en service ou aux études dans certains diocèse de France ou d’Italie. Vos frères de la Manche prendront très vite conscience de la marque indélébile qu’ont laissée en moi, les 25 années passées au Cameroun. J’ai tenu à inscrire votre vivant souvenir dans le bois de ma crosse épiscopale en y insérant le bâton qui m’a servi lors de mes visites dans les communautés de Tokombéré et du Mayo-Sava, dans le sillage du vénérable Baba Simon et de Christian Aurenche dont je salue la présence à Coutances aujourd’hui. Sachez-le : « Nous sommes ensemble ! » Merci à vous aussi, M. le Maire de Tokombéré, d’être des nôtres aujourd’hui. Je n’oublie pas que vous êtes musulman. A travers vous je voudrais saluer tous mes frères musulmans de Tokombéré : Se yesso a Kudumbar !
Je voudrais saluer les membres de ma nombreuse famille – je suis le 10ème d’une famille de 11 enfants – et leur redire mon immense gratitude pour tous ce qu’ils représentent, dans l’édification de ce que je suis, en communion avec mes parents et mon frère Bertrand qui nous précèdent au-delà de la mort. Que Dieu vous bénisse tous.
Ce n’est pas le lieu de présenter un hypothétique plan d’action, que je n’ai d’ailleurs pas, si ce n’est de mettre mes pas dans ceux de mes prédécesseurs Laurent Le Boulc’h et Stanislas Lalanne que je salue et remercie très fraternellement de leur présence aujourd’hui.
Avec vous tous, au cœur de tous les lieux évangéliques de proximité, je vais veiller à mettre en œuvre le beau travail de réflexion mené depuis plusieurs années, sans oublier tous les mouvements et associations de fidèles, et les initiatives qui voient le jour dans notre diocèse.
Pour ne pas abuser de votre patience et parce que certains ont beaucoup de route à faire pour rentrer, je vais conclure non sans vous demander encore une fois de me prendre tous dans vos prières (ou vos pensées si la prière ne fait pas partie de vos habitudes…) Comme je l’ai dit à beaucoup : « Les félicitations c’est bien mais ça monte à la tête ! Les prières, elles, vont m’aider à garder la tête froide ! »
Je me recommande donc à la prière de toutes les communautés contemplatives d’ici et d’ailleurs qui, depuis que je suis tout petit, accompagnent mon cheminement ; mais je me recommande aussi à l’humble prière de chacune de vos familles et de chacun d’entre vous. Comptez aussi sur la mienne, elle fait partie de la lourde charge qui m’est confiée.
Je vois un signe de la Providence dans le fait d’être ordonné en ce jour où l’Eglise fait mémoire de Sainte Thérèse d’Avila. Cela m’invite à m’enraciner dans son fameux « Nada te turbe »… « Que rien ne te trouble, … Dieu seul suffit (…) Suis Jésus-Christ d’un grand cœur », ajoute Thérèse.
« Ne vous contentez pas d’aimer Dieu avec votre cœur humain » écrira quelques décennies plus tard un grand saint de notre région : « Aimez-le en tout l’amour de votre grand Cœur. »[1]
Puissions-nous tous ensemble, chrétiens de la Manche en communion avec l’Eglise universelle, travailler à l’œuvre de Dieu. Pour cela nous avons besoin d’intendants et de témoins privilégiés, alors, filles et garçons, qui êtes présents aujourd’hui ou qui nous suivez à la télé : Sachez-le, le diocèse de Coutances et Avranches embauche à la moisson du Père ! ll n’y a pas de plus grand bonheur que de donner sa vie !
Le dernier merci que je n’ai pas oublié mais que je gardais pour la fin est celui que je veux adresser au P. Thierry Anquetil, administrateur diocésain, pour son accueil d’emblée si fraternel. Je sais pour l’avoir vécu moi-même ce que représente l’administration d’un diocèse en vacance de siège et l’accueil d’un nouvel évêque qui a tout à découvrir… Merci de ta patience, mon frère !
La meilleure façon que j’ai trouvé de te remercier, même si j’ai bien conscience que cela ne te mettra pas en vacances (avec un “s”, cette fois-ci !) est de te nommer à nouveau vicaire général. (Applausi !)
Je reconduis aussi les vicaires épiscopaux et les autres membres laïcs du conseil épiscopal.
C’est ensemble que nous allons cheminer, au milieu de nos frères sur les routes de la Manche, « Corde magno et animo volenti ! », pour reprendre l’expression de Saint Jean Eudes, qui pourrait se traduire : « avec l’enthousiasme du Cœur de Dieu Lui-même ».
Je te laisse la parole pour les remerciements à ceux qui ont permis et servi la mise en place cette journée… et pour nous expliquer ce qui va se passer maintenant.
[1] Saint Jean Eudes, Le Cœur admirable… Œuvres Complètes, VI, 264.