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Homélie 8 octobre 2023
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 5, 1-7)
« La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël »
Psaume (Ps 79 (80), 9-12, 13-14, 15-16a, 19-20)
R/ La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël.
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 4, 6-9)
« Mettez cela en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 21, 33-43)
« Il louera la vigne à d’autres vignerons »
Le livre du prophète Isaïe et l’Evangile selon St Mathieu ont une tonalité plutôt désespérante !
Ils nous rappellent les tribulations du peuple de Dieu à travers l’histoire et combien Dieu fait preuve de patience, de miséricorde, d’amour vis-vis des hommes et des femmes auxquelles ils confient sa vigne !
St Paul aux Philippiens
« Priez et suppliez , tout en rendant grâce, pour faire connaitre vos demandes.
Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »
Je vous propose de graver dans notre cœur ces lignes de St Paul.
En effet, il est cet Apôtre missionnaire de l’Evangile qui dans sa propre vie a fait l’expérience radicale de la conversion, passant d’une vie de fanatique, de persécuteur à celle de serviteur exemplaire du Seigneur
La vigne représente le Royaume de Dieu et les vignerons, c’est le peuple d’Israël tout entier, qui en a reçu la charge.
Chez Jésus une parabole n’est jamais un verdict, mais un appel à la conversion ; il est vrai que d’une parabole à l’autre, dans cette dernière étape de la vie de Jésus, le ton monte.
Jésus mesure l’opposition des uns et des autres. Le Livre d’Isaïe est encore d’actualité. Lui, l’envoyé de Dieu va se voir rejeté, mis à mort par des hommes et des femmes qui se considèrent comme les Maîtres au nom de Dieu : le produit de leur vigne a le goût du vinaigre qu’ils offrent au Fils de Dieu sur la Croix.
LE ROYAUME DE DIEU VOUS SERA ENLEVE
Cette dernière phrase de Jésus est terrible : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits ». Faut-il en conclure que le peuple d’Israël serait rejeté ? Interroge Marie Noelle Tabut dans son commentaire .
« Il ne s’agit en aucun cas d’un jugement sans appel du peuple juif dans son ensemble ni même de ses chefs ; ce serait contraire à tout l’évangile. D’ailleurs l’annonce la plus importante ce n’est pas que le Royaume leur soit enlevé : ce qui compte c’est que, malgré les obstacles dressés par les hommes, le Royaume produise son fruit. Ce n’est pas le vigneron qui compte, c’est le raisin ».
Le commentaire de Jésus qui nous donne la clé de la parabole : « N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. C’est là l’oeuvre du SEIGNEUR, la merveille devant nos yeux ! » D’une certaine manière, Jésus annonce ici sa Résurrection : lui, la pierre rejetée deviendra la clé de voûte de l’édifice ; et nul n’en est exclu : tous les vignerons sont englobés dans la phrase de Jésus sur la croix « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
La vigne du Seigneur ne limite pas à l’Eglise sans doute .
Mais l’Eglise en est le signe : elle est appelée à faire fructifier ce que le Christ lui remet.
Ou pour dire les choses autrement, l’Eglise est l’école de la mission.
Les vignerons sont les Apôtres, disciples du Christ aujourd’hui. Les vignerons apprennent à travailler la vigne, se forment selon l’Esprit du Christ, au sein de l’Eglise, pour aller à la vigne du Seigneur. La vigne du Seigneur, c’est toute la création, comme nous sommes appelés à en prendre conscience. Cette création qui aujourd’hui manifeste des signes de maladie.
Nous sommes à la fois vandales et gardiens, écologistes et usurpateurs…
Ecoutons St Paul : priez, suppliez, réfléchissez, mettez en commun vos ressources non pour vous accaparer le produit de la vigne, mais pour le partager et le gérer avec intelligence.