Homélie du 26 juin 2022 (Michel)

Homélie 25-26 juin 2022

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates (Ga 5, 1.13-18)

« Vous avez été appelés à la liberté »

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 51-62)

« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem »                  

« Je te suivrai partout où tu iras »

Remarquons  dans la lettre de Paul aux Galates le nombre de fois où le mot liberté est utilisé en quelques lignes

«  Vous frères,  vous avez été appelés à la liberté »…

C’est le Christ qui vous a rendu cette liberté… alors que vous étiez esclaves »

Si nous faisions un sondage de notre assemblée : que répondrions- nous à la question :

« Te sens-tu libre »  « es-tu libre ? »

Nous répondrions peut-être : « mais libre de quoi ? »

 

L’Evangile de ce jour soulève une question particulière : « es-tu assez libre pour pouvoir suivre le Christ ? »…  j’ai un deuil, il faut que je dise au revoir à ma famille…  des choses qui relèvent du naturel et même du devoir …

La liberté face au devoir …

Ce n’est pas simple ! Car tout en professant la foi chrétienne, je peux ne pas être libre :

Enfermé dans mes certitudes…  fermé à la différence… craindre de me compromettre…

Soumis à mes habitudes, aux rites …  et ne plus donner véritablement sens.

On voit aussi les disciples qui, au nom de leur foi, veulent anéantir les samaritains qui refusent d’accueillir Jésus !  Comme si pour une cause qui nous semble juste, on pouvait prétendre exterminer ceux qui ne pensent pas comme nous …

On peut aussi être menacé par la peur de Dieu, qui fait que notre acte de foi relève de la soumission, une forme d’asservissement

 

Nous croyons que nous n’avons pas d’autre guide spirituel que le Christ et son Eglise pour grandir dans la liberté spirituelle et éclairer nos choix.

Regardons Jésus avec les pécheurs, les païens…

Jésus et le Sabbat,  Jésus face à la mort de Lazare…  Jésus devant Pilate et les Grands prêtres….

 Droit – Devoir et Responsabilité – Liberté – Foi     /   La foi nous ouvre à la liberté – la liberté au droit, le droit au choix, le droit de choisir librement, le choix pour le bien commun, le devoir de responsabilité, car l’appartenance à une société fait de moi un membre appelé à contribuer à la vie de la communauté.  Pour Jésus, c’est l’œuvre de salut de l’humanité

 

Dans une méditation le Pape François disait :

« Dans un monde «schizophrène», toujours «plus esclave» des modes, des ambitions et de l’argent, voilà la vraie liberté proposée par Jésus lui-même et réalisée, également dans les épreuves, par les apôtres et par les nombreux chrétiens qui sont aujourd’hui victimes des persécutions, en restant cependant toujours libres ».

C’est un véritable hymne à la liberté   «L’un des mots que l’on répète souvent dans le temps pascal est “liberté”, être libres». Et «Jésus, par son œuvre rédemptrice, nous a redonné la liberté, la liberté des enfants».

« Dans le discours quotidien, très souvent, nous pensons qu’être libre signifie faire ce que je veux et très souvent»; mais cela signifie aussi «devenir esclave, parce que si ce que je veux est une chose qui opprime mon cœur, je suis esclave de cela et non libre».

Pensons  à la première fois que Jésus sentit cette liberté et il nous l’a enseignée, dans le désert quand il a été tenté par Satan, qui lui offrit des richesses en lui disant: «tu peux transformer les pierres en pain, et aussi les pierres en or, en argent». Et la réponse de Jésus est «non», «parce qu’il était libre ».

Je relisais les conclusions de l’un des Colloques du collège des Bernardins  dans le cycle  Droit – Liberté – Foi

 « Nous traversons « une crise de la foi en l’avenir ». disait Mgr Jérôme Beau, alors évêque auxiliaire de Parie

Croire en l’avenir c’est savoir ce que nous voulons construire. Il ne s’agit pas de transmettre comme nous transmettons un objet de musée, il s’agit de transmettre un idéal pour le monde d’aujourd’hui et de demain.

Croire en l’avenir, c’est savoir ce que je veux donner, ce que je veux construire, ce que je veux faire advenir pour le monde de demain, c’est croire en la génération qui nous suit, avoir confiance en elle.

Une société qui laisse un pourcentage important de ses jeunes au chômage ou à des stages mal rémunérés est une génération qui a refusé de transmettre, qui ne croit pas en l’avenir.

La vraie question est là, ce n’est pas une crise de la transmission mais une crise de la foi en l’avenir.

Une autre dimension incontournable : la transmission de la liberté. Comment je permets à l’autre d’être vraiment lui-même, libre ? La liberté véritable se trouve dans l’harmonie entre l’autonomie, la communion et la relation de don et de respect mutuels, ce que dans la religion catholique nous appelons l’amour.

Vouloir la liberté pour l’autre c’est oser la transmission quelles que soient les ruptures, quelles que soient les modalités qui ont changé, quel que soit le monde qui s’est transformé ».

Le cardinal André VINGT TROIS a écrit :

« Etre chrétien, c’est ne pas se résigner à subir l’évolution du monde ; c’est recevoir du Dieu qui veut le bien de l’homme, la liberté de choisir et la passion de partager cette liberté. »

Enfin, accueillons ce don de Dieu : un jeune Coréen, Michel Kim ordonné prêtre ce dimanche.

. Il a  « tout quitté » pour venir vivre l’Evangile du Christ sur les terres natales de Saint Simeon BERNEUX dans la Vallée du Loir.   Simeon BERNEUX prêtre des missions étrangères de Paris est devenu évêque en Corée en 1854 ; il sera exécuté lors des persécutions en Corée, en février 1866.  En 2022, c’est notre frère Michel qui vient  au service de l’Eglise en Sarthe.