Aujourd’hui partout à travers le monde nous ouvrons la Semaine missionnaire mondiale. C’est l’occasion de nous rappeler que tous, là où nous sommes, nous sommes missionnaires… Missionnaires, c’est-à-dire envoyés… Envoyés pour faire quoi ?
L’Evangile et la première lecture de ce dimanche vont nous donner la feuille de route… : Il s’agit d’inviter les gens au festin que Dieu prépare pour tous les peuples, sur sa montagne.
Le Pape François nous propose comme thème : « Osons ensemble la mission » ? Pour être missionnaires, il faut d’abord répondre à l’invitation à recevoir la lettre de mission…
Au début de notre célébration, pour entrer dans la joie d’être invités nous-mêmes jetons loin de nous nos manques et nos refus et préparons-nous à accueillir notre lettre de mission. Mettons la tenue de fête en accueillant la miséricorde de Dieu et entrons dans la danse.
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Il est beaucoup question de fête et de banquet dans les textes de ce 28ème dimanche ! Mais ce n’est pas la fête pour la fête… Vous savez, ce genre de fête qu’on fait pour s’éclater et oublier les difficultés de la vie…
Alors, de quoi s’agit-il au juste :
Réécoutons Isaïe : « Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne un festin de viandes grasses et de vins capiteux…»
C’est donc Dieu qui a l’initiative du festin…
Les invités, ce sont tous les peuples. J’insiste beaucoup sur l’expression « tous les peuples » En effet, il nous faut faire attention à ne pas récupérer l’invitation pour tel ou tel groupe ou telle ou telle catégories d’êtres humains, fussent-ils le peuple d’israël ou le peuple chrétien…
D’ailleurs, le lieu du banquet, c’est « la montagne du Seigneur » Le rendez-vous c’est chez Dieu et non chez tel ou tel d’entre les peuples…
Aucun peuple aucune religion n’a le droit de s’accaparer le rôle de Dieu en réduisant l’invitation à sa propre mesure. Il s’agit, pour tous, d’entendre et de servir l’invitation de Dieu lancée à tous les peuples !
Entendre l’invitation et commencer par y répondre nous-mêmes c’est accepter de “sortir de nous-mêmes”, comme ne cesse de nous le rappeler le Pape François, pour rejoindre la montagne du Seigneur avec les autres invités venus des quatre coins de l’univers quels que soient leur courant de pensée ou leur religion… Répondre à l’invitation c’est accepter que nous avons besoin d’être enrichis par la rencontre de ces autres invités de Dieu que nous découvrirons lors du festin…
Si nous relisons bien Isaïe, l’objectif du festin est triple :
- « Effacer l’humiliation de son peuple »
- « Faire disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations»
- « Faire disparaître la mort pour toujours »
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Jésus reprend à son compte cette image du festin pour expliquer le Royaume des Cieux.
L’objectif cette fois-ci, du festin que Dieu organise, c’est de faire la fête avec tous à l’occasion du mariage de son Fils…
De quoi s’agit-il, si ce n’est du mariage de Dieu avec notre humanité, réalisée en son Fils, dans ce que nous appelons l’incarnation ?
Il s’agit du don total et sans réserve que Dieu fait de lui-même aux hommes. Ce don nous le savons a été scellé par le sang de la Croix… N’oublions pas que c’est ce sang versé pour la multitude qui devient “vin de la fête” en chacune de nos eucharisties…
Pour nous les hommes et pour notre salut, il a pris chair de la vierge Marie et s’est fait Homme.
Je vous l’ai déjà dit et je vous le répèterai souvent… En Jésus, Dieu ne se fait pas chrétien, il se fait Homme !
Alors nous, les chrétiens, qui par notre baptême sommes devenus membres du corps du Christ, nous sommes invités et entrainés à devenir Homme nous aussi avec le Christ… C’est-à-dire à rejoindre tous les hommes par le don de l’amour sans réserve…
Les chrétiens ne sont qu’une portion du peuple de Dieu constitué de tous les hommes.
Il pourrait être intéressant de voir comment les hommes ont répondu à travers les siècles à cette invitation et si telle ou telle autre famille religieuse répond ou non à l’invitation lancée par Dieu mais le risque est grand de s’égarer et de se lancer dans des comparaisons sans fin…
A vrai dire, la question qui doit nous préoccuper davantage c’est de savoir si nous, là où nous sommes, nous répondons ou non à cette invitation…
Chacun de nous peut se poser la question : Est-ce que je réponds personnellement à l’invitation du Seigneur ? Ne nous cachons pas trop vite derrière le fait que nous sommes à la messe et que donc pour nous la question ne se pose pas… car ce n’est pas de cela qu’il s’agit !
En effet : L’invitation dont il s’agit dans l’Evangile n’est pas l’invitation à la messe, mais à ce vers quoi la messe elle-même nous conduit… La communion avec tous nos frères humains… qui fait la joie du Père.
Nous avons bien vu qu’il existe plusieurs manières de ne pas répondre à l’invitation :
- Le refus (« Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir »)
- L’indifférence (« ils s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce »)
- L’opposition frontale et brutale (« Ils empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent »)
Et il y a une quatrième manière (encore plus terrible peut-être) et qui nous menace pourtant bien souvent… Celle de répondre nonchalamment à l’invitation sans prendre le soin ni le temps d’enfiler la tenue de fête…
On vient à la fête pour profiter d’elle mais pas pour la rendre plus belle…
Et cela Dieu ne supporte pas ! : « Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Je crois, pour ma part que la tenue de fête que Jésus reproche à l’invité de ne pas porter c’est l’engagement à vivre dans la logique de la fête en question… Or, j’essayais d’expliquer tout à l’heure que cette fête c’est celle de l’humanité rassemblée en peuple de Dieu.
Pour notre part, en tant que chrétiens, que faisons-nous pour travailler à ce rassemblement des hommes dans l’unité ?
En tant qu’ensemble paroissial que faisons-nous pour travailler à la réalisation de cette fête à laquelle Dieu nous convie avec les autres hommes et femmes qui nous entourent dans nos villes d’Allonnes et d’Arnage… ?
Bientôt vont arriver les invitations de notre évêque à constituer ou rejoindre des équipes synodales pour l’aider à réfléchir comment nos paroisses pourront devenir toujours davantage « des fontaines de village où tous pourront puiser l’eau fraîche de l’Evangile »…
Allons-nous bouder l’invitation ou enfiler la tenue de fête et nous mettre au travail ?
L’avenir nous le dira…