Frères et Sœurs, voici venu le temps de la renaissance et de la Résurrection ! Le Christ, victorieux de la mort par le don de sa vie, est à jamais vivant ! Le chemin de la Vie est ouvert en grand !
Après l’abomination du Calvaire et l’ignoble mort du Juste sur la Croix, au soir du Vendredi Saint… Après la désolation du tombeau à jamais refermé sur l’innocent torturé, voilà qu’au cœur de nos ténèbres un cri jaillit : « Christ est ressuscité ! Ne cherchez plus parmi les morts celui qui est vivant ! Dieu l’a relevé d’entre les morts ! »
Amis chantons ensemble l’alléluia d’action de grâce : « Christ est vraiment ressuscité, pourquoi chercher parmi les morts, Il est vivant comme il l’a promis… Alléluia ! »
Au cours de la première partie de notre veillée il a beaucoup été question de naissance, de lumière, de passage, de traversée, de purification, de pardon, de consolation…
Notre Église, je le disais jeudi soir en célébrant le dernier repas de Jésus et l’institution du service et de l’eucharistie comme socle de notre engagement chrétien, est secouée actuellement par une tempête violente et déstabilisante pour chacun d’entre nous…
C’est le fruit de la lumière qui dénonce avec raison les turpitudes de certains d’entre nous… Le rocher sur lequel nous pensions pouvoir nous appuyer, vole en éclat comme le rocher du tombeau d’où le Christ surgit !
A la lumière de Pâques, notre Église apprend à renaître de la Croix.
Au pied de cette croix, Marie se tient dans la foi, ravagée de douleur au spectacle de son Fils supplicié, à peine plus âgé que vous Anaïs et Bruno !
Elle est là, “Mère des douleurs” qui s’en remet à Dieu dans la confiance… Nous invitant à veiller nous aussi dans la foi, au-delà de l’horreur…
C’est elle qui a raison ! Parce que contre toute espérance, au matin de Pâques, la Bonne Nouvelle, (portée en premier par les femmes ne l’oublions pas !), retentit à Jérusalem : le Christ est vivant !
Depuis bientôt deux mille ans cette Nouvelle totalement inoüie a rejoint les extrémités de la Terre, portée par des générations de témoins allant s’il le faut jusqu’au don de leur vie…
Cette parole est parvenue jusqu’à vos oreilles Anaïs et Bruno, par un parcours, un peu sinueux il faut bien le dire…
À votre tour vous avez voulu en devenir les témoins au milieu de vos amis et de votre entourage…
Par le baptême, avec Kataleya dans votre sillage, vous allez plonger votre famille dans la mort et la résurrection du Christ, pour naître à la Vie nouvelle et devenir membres du Corps du Christ…
Ce faisant, vous permettez à chacun d’entre nous de revenir aux sources mêmes de notre vie chrétienne… Merci à vous !
Permettez-moi quelques conseils. Ce sont ceux d’un ami et d’un grand frère dans la foi…
Tout d’abord, rappelons-nous ces paroles de Paul entendues tout à l’heure : « Par le baptême nous avons été unis au Christ Jésus. C’est à sa mort que nous avons été unis.»
S’engager sur la voie du baptême, c’est accepter de mourir. C’est accepter de monter sur la Croix avec Jésus pour faire mourir en nous “l’homme ancien” et sortir ainsi de l’esclavage du péché…
Je sais que l’expérience de la mort fait partie de votre cheminement spirituel à tous les deux. Comment ne pas évoquer ici notamment celle d’Edmond, ton papa Anaïs, dont le départ restera à jamais un repère et une étape sur ton chemin…
Si vous acceptez de mourir avec le Christ, c’est pour renaître avec Lui… C’est ce que signifie l’immersion totale parfois pratiquée lors des baptêmes… Ensevelis avec le Christ pour renaître avec Lui.
Anaïs et Bruno, vous savez mieux qu’aucun d’entre nous ce qui, au plus intime de vous-mêmes, doit mourir pour vous rendre disponibles à la volonté de Dieu et prêts à devenir les témoins de Jésus dans votre vie de tous les jours…
Vous savez aussi que vous aurez à expliquer à Kataleya, avec son parrain et sa marraine, ce que vous avez vécu avec elle en cette nuit de Pâques 2019 et à lui apprendre à marcher à la suite du Christ en prenant le chemin avec elle…
Depuis deux ans, et plus particulièrement depuis ce fameux 07 octobre 2017, jour de votre mariage à la mairie d’Arnage où vous avez conviés vos invités à l’église pour célébrer en leur présence votre entrée officielle en catéchuménat, vous avez cheminé à nos côtés en prenant régulièrement la route d’Allonnes depuis la Normandie.
Voilà venu le temps de prendre votre envol… Nous passons le relais à Joaquim, Sabrina, Damien et Margaux, vos parrains et marraines ! Moment émouvant pour vous et vos proches, bien sûr, mais aussi pour nous qui avons accompagné votre démarche…
Il va vous falloir trouver maintenant une paroisse près de chez vous pour enraciner votre engagement au sein d’une communauté concrète et célébrer la mémoire de jésus en puisant la force de votre engagement dans l’eucharistie et les sacrements… Ne ratez pas ce rendez-vous au risque sinon de voir s’étioler très vite le dynamisme de votre démarche…
N’oubliez jamais que si, par le baptême vous êtes morts au péché, c’est pour « être vivants pour Dieu en Jésus-Christ.»
« Si nous avons été mis au tombeau avec lui, nous dit Saint Paul, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ, par la toute-puissance du Père.»
Dans la Pâque chrétienne que nous célébrons depuis trois jours, et dans votre baptême, Anaïs et Bruno, la prophétie d’Ezékiel que nous avons entendue tout à l’heure prend forme : « Je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. …/… J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. …/… Vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.»
Dans un monde où la violence semble vouloir prendre le dessus et devenir l’unique moyen de faire entendre sa voix…, rappelons-nous, avec le Livre de la Genèse, qu’à l’origine Dieu vit ce qu’il avait fait : « c’était très bon »…
Rappelons-nous avec le livre de l’Exode que « Dieu sauve son peuple quand il crie vers Lui en vérité »…
Rappelons-nous avec Isaïe que « dans sa tendresse, Dieu ne rejette pas son amour de jeunesse »
Rappelons-nous surtout, avec Jésus, « qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » !
C’est ce que je vous souhaite, Bruno, Anaïs et Kataleya, ainsi qu’à vous tous réunis ce soir en cette église, en vous redisant encore une fois : « Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! »
Bonne fête de Pâques à tous.